LA RESTAURATION SCOLAIRE DU 1ER DEGRE DANS L’ARCHIPEL DES AUSTRALES : LES PRODUITS LOCAUX POUR UN SERVICE DE QUALITE

Le SPCPF a organisé le séminaire intra en faveur des communes des Tuhaa Pae, à Rurutu, du 04 au 06 juin dernier. Le souhait est de consolider la proximité entre le syndicat intercommunal et ses communes adhérentes. Ainsi l’ensemble des départements (promotion de l’institution communale, formation des élus, eau potable, informatique, restauration scolaire) sont aller à la rencontre des élus et cadres en adaptant le contenu des interventions aux spécificités locales.
©SPCPF

Cette rencontre fut l’occasion pour le département restauration scolaire d’aborder le sujet de la place des produits locaux dans nos cantines scolaires, un thème fort pour ces îles rurales. Si toutes les communes polynésiennes aimeraient servir plus de nos produits aux enfants, ces élus des Australes veulent aller plus loin en garantissant des produits locaux « BIO » du moins sans traitement chimique. C’est pour eux le seul moyen d’être cohérent avec l’objectif de santé publique soutenu par les services de restauration scolaire.

Lors de l’atelier dédié à ce thème de la restauration scolaire, les participants ont pu découvrir ou redécouvrir la richesse de nos produits locaux en comparaison des produits importés. Il est indéniable que nos produits contribuent à couvrir les besoins nutritionnels de nos enfants. Un des défis identifié dans ce domaine est de diversifier les produits servis et les recettes de préparation de ceux-ci afin de favoriser la variété des plats. La finalité est de respecter les fréquences de présentation recommandées par la direction de la santé mais surtout de faire découvrir à nos enfants de nouvelles saveurs.

Si les élus avouent préférer le « ma’a rurutu » ou le « ma’a rimatara » il n’est pas certain que nos enfants aient les mêmes réponses. L’aspect culturel lié à l’appropriation par les enfants des préparations traditionnelles est également un enjeu fort. En effet, nos enfants sont nos consommateurs de demain, pour qu’ils fassent des choix éclairés sur leur alimentation c’est dès maintenant que doit commencer cet apprentissage.

Cependant, à ce jour les communes peinent à s’approvisionner en produits locaux en quantité suffisante et de manière régulière. Les échanges ont permis de soulever que les communes n’étaient pas de « bonnes clientes ». Le prix d’achat est fixé par délibération communale souvent à un prix inférieur à celui du marché. Aussi, la règlementation actuelle impose une procédure de consultation préalable et d’acheter à des structures possédant un N° Tahiti. De plus, les délais de paiement sont trop longs pour les agriculteurs des îles.

Face à ces freins, les communes incitent leur population à vendre leur production à des coopératives ou aux magasins qui pourront jouer le rôle d’intermédiaire. La régie d’avance permet de réduire les délais de paiement mais nécessite une extrême rigueur dans le suivi des décaissements afin d’être en mesure de justifier chacun des paiements. Cet outil ne dispense pas la commune de la formalité de consultation des différents « prestataires ». La transformation est aussi à développer pour faire face aux surplus de production.

Les pistes identifiées sont à consolider. Le SPCPF étant partenaire de l’étude sur les produits locaux conduite par la direction de l’agriculture pour le Pays partagera avec la prestataire retenue l’ensemble de ces riches échanges. Les enjeux sont forts tant pour nos agriculteurs que pour nos enfants. Cette thématique fera l’objet d’autres réunions de travail, ainsi les communes souhaitant travailler sur ce sujet sont invitées à contacter le département restauration scolaire.